19 juin 2025

Mon ami de plus de trente ans

Par Daniel Schneidermann, président La Presse libre

J'ai un ami de plus de trente ans. Vous le connaissez peut-être. Il s'appelle : "Tu rêves, ça ne marchera jamais."


On s'est rencontrés en 1992, quand Le Monde a inauguré, sous ma signature, une chronique quotidienne de critique de la télévision. Il s'est présenté : "Tu rêves. Ça ne marchera jamais." Ça a marché treize ans, avant...mon licenciement par Le Monde.


Quelques années plus tard, La Cinquième (ancêtre de France 5) a eu l'imprudence de me confier une émission de critique de la télé à la télé. Il était encore là : "Tu rêves, ça ne marchera jamais." Pourquoi ? "On ne peut pas critiquer la télé à la télé." Et pourquoi donc ? "Mais...parce que ça ne s'est jamais fait."


Ça a marché...également treize ans, avant...mon licenciement par France Télévisions ! (Oups ? Une malédiction des treize ans ?)


Je le retrouve en 2007 lors de la création du site Arrêt sur images. Un site d'information consacré à la critique des médias, totalement indépendant, financé par ses abonnés ? Ça ne marchera jamais, Internet c'est gratuit, voyons. Ça dure toujours, dix-huit ans plus tard (malédiction rompue).


Ces jours-ci, j'ai retrouvé mon vieil ami sceptique, quand j'ai commencé à lui parler de La Presse libre (par exemple ici). Une plateforme d'abonnement unique regroupant une dizaine de sites d'info indépendants (Arrêt sur images, Politis, Médiacités, Reflets, Next, les Rue 89 des grandes métropoles, et bien d'autres à venir), tous jaloux de leur formule, de leur lien longuement et amoureusement tissé avec leur communauté d'abonné.e.s, de leurs secrets de fabrication, de leur petite martingale. Et qui s'unissent pour se faire mieux entendre, plus fort, dans le concert médiatique.


Désolé, je crois encore que ça va marcher.


Vous savez pourquoi ? Parce qu'on n'a pas le choix. Parce qu'on ne peut pas abandonner ce monde à la pensée des milliardaires, à leur connivence avec les puissants, à leur combat pour le maintien de toutes les dominations, à leur abandon progressif de l'Etat de droit, de la solidarité, ou de l'urgence climatique.

Parce qu'on n'a pas le choix. Abonnez-vous sur cette page à la newsletter où nous partageons l'aventure de ce chantier.


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